Pokemon GO dans ma commune
“Pourquoi j’organise des rencontres Pokemon Go dans ma commune ?” vous aurez réponse à cette question après avoir lu mon billet sur le site du Huffington Post publié à l’adresse suivante : http://www.huffingtonpost.fr/francois-pelletant/pokemon-go-france-linas_b_11659102.html
On se rappelle comment la France a boudé le web dans les années 80/90 au profit de son minitel “officiel” pour finalement multiplier, au début des années 2000, les politiques chargées de résorber la fracture numérique et desservir Internet dans chaque foyer.
Le progrès semble se heurter, chez nous, à une sorte d’obscurantisme qui pousse nos dirigeants à vouloir encadrer ou même interdire ce qui est jugé, souvent a priori, néfaste pour nous, nos esprits, notre santé ou nos finances publiques…
Uberpop en est mort, la mécanique est enclenchée pour AirBnB. Pokemon Go n’a donc pas été épargné par le lynchage; la sortie du jeu sur les smartphones français a enclenché la mécanique habituelle au point qu’il est question de nous pondre une “loi Pokemon” pour nous protéger de cette fièvre asiatique.
“La France souffre d’une déconnexion de sa classe politique avec la vraie vie et l’engouement pour Pokemon Go vient une nouvelle fois de désavouer nos dirigeants.”
Vous observerez que jamais le législateur n’a songé à réglementer la pétanque au motif que les joueurs risquent de se faire tomber une boule sur le pied ou la belote pour empêcher César de se “fendre le cœur”. Alors pourquoi faudrait-il légiférer sur un jeu qui n’avait jamais suscité de réactions lorsque qu’il se jouait avec des cartes?
La France souffre d’une sorte de déconnexion de sa classe politique avec la vraie vie et l’engouement transgénérationnel pour Pokemon Go vient une nouvelle fois de désavouer nos dirigeants incapables d’évaluer les enjeux de chaque nouveauté. Dans ma bonne ville de Linas (Essonne), j’ai regardé arriver le phénomène avec curiosité, ici un gamin de 6 ans qui fait glisser son doigt sur le smartphone de son père, là les ados que l’on trouve habituellement désœuvrés sur les bancs qui traversent la commune dans tous les sens pour attraper les bestioles colorées.
Un matin de ce mois d’août, un groupe de collaborateurs est venu me présenter leur nouvelle passion et le maire que je suis a trouvé cette “Pokemon mania” intéressante à plus d’un titre. Mise en exergue de lieux historiques ou d’éléments du patrimoine, animation de l’espace public, échange entre des joueurs qui ne se seraient jamais rencontrés autrement… Nous avons décidé d’expérimenter une chasse au Pokemon le 7 août. Le succès fut au rendez-vous: ambiance familiale, rencontres autour du point buvette improvisé, plaisir, rigolade, marche, course à pied, et pour couronner le tout la presse présente, en observateur, a donné une nouvelle notoriété à la ville dont je ne me plains pas.
Dans une actualité inquiétante, Pokemon Go a mis un peu de couleur dans nos paysages quotidiens et nous avons décidé de faire du rendez-vous de Linas un “hot spot” hebdomadaire en organisant une chasse tous les week-ends à des heures variables.
Il y a une vraie opportunité pour les collectivités publiques à entrer dans le Pokemon world, non pas que le jeu soit une œuvre formidable, mais tout simplement parce que c’est là que sont leurs habitants. On peut imaginer que c’est aussi la meilleure façon de faire évoluer et modifier le concept afin d’en tirer le meilleur parti.
C’est la meilleure façon de contrôler les lieux d’implantation des “arènes” “pokestop” et autres points de rendez-vous du jeu sur le territoire des communes; soit pour faire désinscrire ceux qui pourraient ne pas être opportuns ou dangereux, soit pour faire inscrire des lieux méconnus à promouvoir et aussi faire découvrir (fonction en prévision).
Ce peut être aussi le meilleur moyen pour éviter que des Pokemon party débarquent dans nos villes sans crier gare, improvisées par des groupes de joueurs ou des fans clubs, il sont nombreux dans le domaine… Et que ces rassemblements sur le domaine public s’imposent sans suivre les précautions d’usage qui permettent d’éviter les accidents et débordements. Sur ce sujet, comme sur beaucoup d’autres, nous devons accompagner la nouveauté pour mieux la maîtriser plutôt que de la combattre a priori.
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