Extrait de mon intervention ce jeudi 7 avril lors des obsèques de Jean-Yves Lusson, 1er maire-adjoint à Linas.
“C’est avec une infinie tristesse que je prends la parole aujourd’hui, comme Maire mais aussi comme ami et un peu comme proche tant Jean-Yves m’avait associé ainsi que mon épouse, à ce qu’il aimait le plus au monde : sa famille.
Pour lui, l’amitié et la loyauté étaient des valeurs fondamentales et derrière sa discrétion et sa jovialité on pouvait sentir une humanité sincère.
Il a été l’un des fondateurs de la municipalité actuelle et l’on peut dire qu’il a été l’un des bâtisseurs du Linas contemporain.
Elu pour la première fois en 1995, il fut d’abord maire-adjoint chargé de l’enfance et du scolaire. Il a présidé la construction d’équipements comme le Centre de Loisirs ou le restaurant scolaire mais c’est surtout par son rôle fédérateur, en refusant d’entrer dans les jeux politiques, qu’il s’est fait connaître et apprécier de la communauté éducative.
En 2008, il a pris en charge les sports ; on lui doit la restauration du complexe sportif et là encore, tous ont gardé de lui le souvenir de sa disponibilité et de son écoute.
Il était également notre adjoint aux Finances ce qui, par les temps qui courent, est une tâche aussi difficile qu’ingrate. Il avait les qualités d’organisation et de gestion tout a fait indiquées pour cela et on se souviendra de sa méthode pour présenter le budget au Conseil Municipal, qui ne suscitait plus aucune question.
Il est devenu notre Premier Adjoint après la démission de Madame Brunel de ce poste, mais il n’a pas vraiment eu le temps de pratiquer cette nouvelle charge et d’en subir les servitudes car déjà, depuis plusieurs mois, il livrait bataille contre une chose bien pire que la politique : la maladie.
Nous qui l’avons vu combattre durant toutes ces semaines pouvons témoigner de sa bravoure et de sa prévenance pour ceux qui allaient rester. Il a été dans la maladie égal à lui-même.
Jean-Yves et moi avons partagé beaucoup des moments privilégiés, nous pensions de la même façon, au point que souvent nous n’avions pas besoin de nous parler pour nous comprendre. Il a été l’un des premiers à me faire confiance, dans les moments difficiles il a été de ceux qui m’ont défendu, il a été de tous les combats, de tous les soutiens. Il n’acceptait pas l’injustice des grands et il voulait que Linas soit respecté.
Par sa discrétion et sa loyauté, par son dévouement et son amitié désintéressée durant toutes ces années, Jean-Yves a donné à tous une belle leçon de vie et pour ceux qui l’ont côtoyé au Conseil Municipal, il aura donné une vraie leçon de politique… ou plutôt une leçon de vraie politique. Celle qui place l’humain au centre de toute action. Celle qui refuse de transiger sur l’intérêt général, celle qui consiste à n’avoir peur d’aucune menace, celle qui consiste à toujours croire en la victoire de la République et de ses valeurs in fine.
Tout cela doit survivre à sa disparition, le plus bel hommage que nous puissions rendre à Jean-Yves c’est sûrement de ne pas nous laisser abattre par son départ.
Bien sûr, nous serons toujours inconsolables mais pour lui, avec lui , nous continuerons d’avancer, plus déterminés et plus forts, comme il l’a fait lui-même dans sa maladie avec la rage au ventre et l’amour des autres au cœur. Poursuivons inexorablement notre mission, calmement et sûrement, insensibles aux attaques, inhibés contre les coups tordus, en combattant les injustices ou les dénis de justice avec toujours en objectif l’intérêt général et la défenses des habitants.
Jean-Yves restera dans nos cœurs et son nom doit rester gravé sur la pierre de notre commune. Lors du prochain Conseil Municipal, nous proposerons que le gymnase du complexe sportif dont il avait réalisé l’aménagement actuel porte son nom.
Il était fier de cette réalisation avec son sol si précieux que si nous l’avions écouté, nous aurions dû prendre des patins pour y marcher. Et puis, il y a la tribune tournée vers le sud, petit secret entre lui et moi.
Cet équipement sportif incarne vraiment ce qu’aimait Jean-Yves. Ainsi, il gardera en permanence un regard dans cette salle. La semaine il verra s’y succéder les activités sportives des enfants des écoles ainsi que des clubs de la commune ; le week-end il pourra y voir triompher Linas lors des nombreuses compétitions que nous y accueillons. Il pourra rester fier de son travail, de sa commune.
Il pourra être fier des générations de sportifs qui vont se succéder en ces lieux et qui réussiront leurs performances, forts de cet exemple d’abnégation et de bravoure que nous a laissé Jean Yves Lusson”.
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