“Les Collectivités locales vont accoucher d’un monstre fiscal” est le titre de ma nouvelle contribution sur le site du Huffington Post – découvrez l’intégralité de cette chronique sur la page http://www.huffingtonpost.fr/francois-pelletant/les-collectivites-locales-vont-accoucher-dun-monstre-fiscal_b_9589006.html
Les Communes devaient voter avant la fin du mois de mars leur budget 2016. Néanmoins, il n’est pas impossible que beaucoup prolongent jusqu’au 15 avril, même au-delà, du fait de la communication tardive des informations financières par l’Etat. Idem pour les autres collectivités, syndicats, communautés, etc…
La gestion du budget des communes une équation impossible
Depuis le premier janvier, tout le monde retient son souffle, car chacun sait bien que l’exercice est impossible. Avec la réduction des financements étatiques et le cumul des transferts de compétences, l’élaboration des budgets des collectivités locales 2016 constitue ce que les mathématiciens dénomment une “équation impossible”.
Du côté des élites on connaît ça depuis 40 ans, il suffit de truquer les chiffres pour s’en sortir.
Voilà ce à quoi le gouvernement actuel veut conduire les Maires et autres exécutifs locaux, boucler leurs budgets comme l’Etat boucle le sien avec des mensonges, des faux chiffres, en dissimulant des cadavres dans les placards.
C’est donc le dilemme des élus locaux en ce début d’année 2016. Il faut survivre en jetant aux orties ce qui faisait la force des communes: la gestion saine, sincère et responsable.
Jamais les Maires ou les Présidents de collectivités n’accepteront ça, c’est contraire à leur code génétique. Cette politique, si elle peut être tenue un moment au plan national par quelques énarques apprentis sorciers, au plan local elle est impossible. Pour s’en convaincre il suffit alors de regarder du côté du département de Monsieur le Premier Ministre: l’Essonne.
Les raisons de cette situation financière
L’Essonne est au bord de la faillite. Plusieurs raisons sont la cause de ce fiasco financier. On peut citer ici le fait de s’engager au-delà des compétences qui sont attribuées à un Conseil Départemental, maintenir des structures qui n’ont pas lieu d’être, ou encore acquérir sans raison gardée un patrimoine au mépris d’autres priorités. Alors évidemment, cela provoque un décalage: les impôts et les petites subventions de l’Etat ne sont là pour financer que le strict minimum. Si l’on veut faire plus, il faut soit augmenter les impôts, soit s’engager dans l’illégalité et la cavalerie budgétaire comme l’a fait M. Guedj et son équipe dont certains sont au gouvernement.
Cette cavalerie budgétaire ne dure qu’un temps car la gouvernance issue des urnes en 2015 a été contrainte d’augmenter les impôts de 20 % après avoir, là aussi, retourné dans tous les sens l’équation impossible.
Voilà comment on accouche d’un monstre fiscal. Voilà ce à quoi la politique de restrictions des dotations risque de conduire les collectivités. Il ne faut pas être devin pour annoncer que les impôts locaux 2016 vont connaître une explosion sans précédent, scandaleuse, injuste et préméditée. L’Association des Maires Franciliens réalise actuellement une étude afin d’évaluer cette hausse qui est amplifiée par l’effet cumulatif des différentes hausses votées par les différents niveaux de collectivités. Les premières informations qui en résulte sont très inquiétantes.
Nous vous annonçons en réplique, la disparition d’un nombre important d’emplois dans les collectivités, d’abord les employés les plus précaires et ensuite ce sera le tour des postes des tableaux des effectifs.
Pour conclure, l’Etat doit bien comprendre que si l’on veut éviter cette catastrophe locale qui vient s’accumuler au matraquage fiscal national il va falloir desserrer le garrot au cou des communes.
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