La simplification des modalités d’inscription sur la liste électorale a permis à de nombreux ressortissants de la communauté des gens du voyage de Linas de devenir électeurs en toute légalité et ainsi de participer au vote des élections municipales.
Si l’on peut se féliciter cet intérêt soudain pour la chose publique – on note par exemple qu’une dame de 81 ans n’ayant jamais été inscrite auparavant dans aucune autre commune vient de se révéler à Linas – force est de constater que ces nouveaux électeurs qui habitent dans des bâtiments construits en toute illégalité dans des secteurs agricoles protégés attendent avant tout de cette démarche l’arrêt des poursuites dont ils sont l’objet au regard des règles d’urbanisme et la régularisation de leur permis de construire ainsi que de leur raccordement au réseau d’énergie.
Cette situation ubuesque est le résultat des procédures administratives mise en place par l’Etat suivant trois filières : une circulaire du 25 juillet 2013 qui permet à toute personne de se faire inscrire sur une liste électorale en ne présentant que comme simple justificatif de domicile une facture de téléphone portable, l’inscription automatique des jeunes de plus de 18 ans qui concerne toutes les personnes recensées par l’Insee sur le territoire de la commune, et enfin la disparition du délai de 5 ans d’ancienneté de rattachement à une commune des gens du voyage pour pouvoir s’inscrire sur les liste électorales.
Cette situation risque d’entrainer de graves dérives comme la prise de pouvoir d’une collectivité locale. Par exemple, on peut facilement imaginer qu’un groupe de caravanes s’installe dans une commune à l’automne et participe à l’élection au printemps suivant en nombre plus important que les électeurs locaux. Je viens donc de saisir le Préfet sur cette question.
Si un maire ne peut pas refuser l’inscription sur la liste électorale aux gens du voyage car les conditions d’électorat qui leur sont applicables sont identiques à celles applicables à tous les autres citoyens, en revanche il est de son droit de dénoncer des manœuvres délibérées de la part de personnes qui se servent du droit de vote pour monnayer leur tranquillité judiciaire.
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