La “fibre” pour le numérique des zones rurales – Pelletant

the-huffington-post-150x84@2xDécouvrez ma contribution concernant les zones rurales et la fibre optique sur le média d’information The Huffigton Post et intitulé  “Les zones rurales ont, elles aussi, la “fibre” pour le numérique” à l’adresse suivante http://www.huffingtonpost.fr/francois-pelletant/zones-rurales-fibre-numerique-internet_b_6806282.html

 

Une première conférence annuelle de la mission “France très haut débit” s’est tenue le 6 février. Objectif: faire le point sur le développement du très haut débit en France et confirmer l’objectif du gouvernement. A savoir: raccorder 100% des foyers français au très haut débit d’ici 2022 et en passant par une première étape fixée à 50% de foyers en très haut débit en 2017. Il a aussi été précisé quels étaient les moyens, dont ceux financiers, mis en place pour l’atteindre.

20 milliards d’euros d’investissements

20 milliards d’euros seront donc mobilisés, selon une logique de complémentarité entre investissements privés et publics. Les zones conventionnées, qui sont les zones les plus denses, représentent 57% de la population: elles seront desservies d’ici 2017 par les opérateurs privés qui y consacreront 6 à 7 milliards d’euros.

Les zones non-conventionnées, qui sont les zones rurales, concernent 43% de la population. Le déploiement du très haut débit y sera plus cher et coûtera 13 à 14 milliards d’euros. Les collectivités territoriales sont en charge de déployer les réseaux. Elles seront aidées à hauteur de 3 milliards de subventions d’État.

S’agissant des zones rurales

Le cuivre n’est pas fini, mais la transition du cuivre vers la fibre va s’accélérer. Le rapport de la mission Champsaur a enfin été remis officiellement aux ministres en charge de l’Economie et du Numérique, et Yves Rome, président de l’AVICCA (Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel), a demandé que ces préconisations soient mises en œuvre rapidement, notamment la création d’un statut de “zone fibrée”, concept intégrable à la loi Macron.

Le communiqué demande également que les collectivités et l’Etat n’aient plus à financer la partie “cuivre” lors des opérations de montée en débit, mais seulement la partie “fibre”.

C’est parfaitement possible. Les prix viennent de baisser pour les petits PRM, parce qu’une partie des coûts est désormais affectée à la boucle locale cuivre. “Pourquoi pas la totalité?”, suggère l’AVICCA. Sur un chiffre d’affaires du réseau cuivre de plusieurs milliards par an, cela ne représenterait que quelques centimes par ligne.

En outre, une modification du cahier des charges du plan “France THD” pour les réseaux d’initiative publique doit permettre l’augmentation des aides au raccordement pour les zones fibrées, en économisant sur les aides au réseau cuivre.

Autant d’avantages inscrits au bénéfice des zones peu denses comme des zones rurales. Autant de perspectives qui ont retenu l’attention de l’Association des maires ruraux de France, très attachée à ce que ces territoires, comme trop souvent, ne soient ni les parents pauvres, ni les derniers servis.

La forte implication de l’ARMF

L’AMRF souligne que face aux enjeux du déploiement des outils numériques et à l’émergence de futures applications, notre pays a un rôle singulier dans leur appropriation par tous.

Pour ce faire, il convient donc de combler les écarts d’accès au très haut débit, de prendre en compte les spécificités du monde rural, dont l’AMRF rappelle qu’il s’agit là d’une “part majoritaire de notre pays” et alerte, à la fois, le législateur et l’exécutif sur les conditions de réussite d’une transition numérique pour tous.

Incontestablement, la commune est un acteur incontournable dans cet effort de structuration des réseaux et, ajoutons-le, de l’encouragement des usages. Cet encouragement, convenons-en, n’est pas toujours à la hauteur de l’enjeu. Des barrières culturelles sont, parfois, autant d’obstacles imparfaitement dépassés. Certains acteurs politiques locaux sont encore timides et éprouvent des difficultés à intégrer cette évolution. En particulier, à réaliser pleinement que, désormais, le développement local devra rimer avec le numérique.

L’AMRF, qui déploie de très louables efforts sur ce terrain, prêche en ce sens et voit dans la loi de programmation sur le numérique une opportunité pour que tous les territoires soient considérés à parts égales dans leur potentiel de concours à la croissance.

Elle plaide, très concrètement, pour un aménagement numérique du territoire par le développement d’un système de “mairie numérique” qui préconise, par exemple:

  • l’affichage des décisions du conseil municipal sur le site internet de la commune
  • une possibilité donnée aux citoyens de participer à l’enrichissement des bases de données de l’Etat pour améliorer les SIG et accroître l’information accessible
  • la mise à disposition d’une offre gratuite d’outils collaboratifs “dans le nuage”
  • le développement de compétences numériques du personnel grâce à un MOOC
  • la promotion des espaces publics numériques et des “cafés du village connectés”, comme moyens de désenclavement économique et de (re)création de liens sociaux
  • la mise en place d’une formation à distance pour les élus, destinée à une sensibilisation aux enjeux de l’ère numérique du maire et de ses conseillers
  • la mise à disposition d’un espace de stockage “cloud” sécurisé et gratuit pour chaque commune

L’exemple de la Seine-et-Marne

La Seine-et-Marne n’est pas le seul exemple de la réussite des efforts fournis par un département en faveur de ses territoires ruraux mais, chacun pour y avoir œuvré de concert et quelles que soient les sensibilités politiques locales, convient du fait qu’il s’agit là d’une belle réussite.

Le syndicat mixte Seine-et-Marne Numérique vient de s’engager dans un vaste programme d’aménagement numérique qui va progressivement apporter la fibre jusqu’à l’abonné sur le territoire rural seine-et-marnais.

Pour son président, “ce programme ambitieux apporte dès à présent, sur des périmètres souffrant de faibles débits, une solution d’amélioration sensible des accès internet des abonnés. C’est le cas du territoire de la communauté de communes du Gâtinais – Val de Loing, sur lequel six opérations de montée en débit consistent en un premier déploiement de fibre optique permettant de doper le débit des lignes ADSL de 1 021 foyers, sans avoir à intervenir chez l’abonné”.

Ainsi, l’entrée en service commercial de ces nouvelles installations va permettre aux habitants de petites, voire de très petites communes, de voir le débit dépasser 10 Mbit/s sans rien avoir à modifier sur leur installation, quel que soit leur fournisseur de services.

Réalisée sous la maîtrise d’ouvrage de Seine-et-Marne Numérique, ces travaux sont financés par l’État, dans le cadre du plan “France très haut débit”, la région Île-de-France, le département de Seine-et-Marne et la communauté de communes concernée.

Ce projet s’inscrit dans un plus large programme qui comptera près de 85 opérations de ce genre en Seine-et-Marne, soit environ 30.000 foyers concernés, pour un montant d’investissement total de 15 millions d’euros financé sur le même modèle (Etat/région/département/intercommunalité).

Enfin, relevons que dans l’un des villages concernés (1 100 habitants), sous l’impulsion de ses habitants, un espace public numérique, inauguré par le président de Seine-et-Marne Numérique, vient d’ouvrir ses portes et projette à très court terme d’étendre son activité à l’impression 3D.

Pour tout savoir et connaitre votre éligibilité à la vibre visitez la page dédiée de mon blog pelletant.fr/fibre

 

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