L’Education Nationale se mélange les pinceaux !

Ma municipalité a proposé aux enfants de la ville de réaliser des peintures sur vitraux en plexiglass, pour être ensuite installés provisoirement à la place des baies originales de l’Eglise Saint Merry, en cours de restauration. Las, l’Inspection d’Académie ne l’entend pas de cette oreille…

Ainsi, l’Académie de Versailles n’a pas autorisé la diffusion d’un courrier de la Mairie de Linas auprès des familles inscrites dans les écoles de la ville. Le but de cette missive était d’informer les parents d’une initiative municipale qui se propose de mettre à disposition des enfants les baies ouvertes de l’église afin qu’ils réalisent des vitraux peints de leur imagination. Le motif avancé par l’Administration Educative est le caractère religieux de cette initiative.

Je ne peux accepter cette obscurantisme laïc. Je rappelle que nous sommes dans un département qui peut s’enorgueillir d’avoir vu construire l’une des dernières cathédrales européennes. Celle-ci, partiellement financée par des fonds publics, a été construite par la société Bouygues dont la plupart des ouvriers étaient de confession musulmane. Aucun agent de l’Etat ne s’est ému de cette situation. Il en va de même des salles de prière, pagodes, temples et mosquées construits un peu partout en France en ce moment, qui demeurent à l’état de chantier de construction, déchargés de tout caractère religieux.

En ce qui concerne les églises, comme celle de Linas, celles-ci sont entretenues depuis 1905 par l’argent public, leur restauration est financée également par des fonds publics sous la responsabilité d’un Architecte en Chef des Monuments Historiques et de fonctionnaires d’Etat. A aucun moment cela n’a posé de problème de conscience ni aux uns ni aux autres.

C’est une constante à toutes les époques, la construction, l’embellissement et la préservation des édifices religieux sont totalement différenciés du culte qui y est célébré, c’est ce que la loi de 1905 a distingué sans que cela n’ait suscité un quelconque amendement depuis 109 ans.

En conséquence, la municipalité linoise a fait savoir au Recteur de l’Académie de Versailles que la position de son administration est plus que surprenante et totalement en décalage avec le principe de laïcité éclairée tel que l’on est en droit d’espérer au XXIème siècle.

3 Comments

  1. Citoyenne éclairée

    Pour ma part il ne me semble pas qu’il y ait de conflit. Il y a juste un débat d’idées démocratique : c’est un bel exemple pour l’éducation civique de nos enfants.

  2. Francois

    REPONSE : Je suis totalement d’accord ; indiquez-moi où et quand en qualité de personne publique j’ai pu faillir à ce principe que je respecte.
    Mais reconnaissez que, dessiner des fresques, sans connotation religieuse sur les vitres d’un monument public, même s’agissant d’une église, ne peut pas être qualifié de prosélytisme ni susciter une telle réaction épidermique.
    Crier au loup, dès qu’une activité publique concerne une église, est absolument contre- productif. Pour ma part, je pense que nos églises doivent être, en plus de leur vocation religieuse, garanties par la loi de 1905, des lieux d’expression artistiques libres, laïcs, voire œcuméniques. Observez la stratégie de votre copine de Longpont-sur-Orge, rouge de chez rouge, elle a compris cela pour la Basilique.
    A mon avis, vous avez un train de retard , ou un siècle. A notre époque, le niveau d’études de nos concitoyens leur permet d’avoir un avis éclairé sur ces questions, Aucun parent Linois n’a trouvé à redire que leurs enfants et leurs pinceaux entrent dans une église en travaux pour y faire de la peinture sur du plexiglass.
    C’est certainement moins grave pour la préservation de leur conscience que de voir leurs enseignants prendre part à des conflits politiques locaux , militer activement et s’afficher sur des listes électorales sans même assumer leur idéologie et dire leur appartenance.

  3. Citoyenne éclairée

    “La République est laïque. La Nation confie à l’École la mission de faire partager aux élèves les valeurs de la République.” Le Directeur académique n’a fait qu’appliquer la loi. L’obscurantisme (nom masculin…) ne se trouve certainement pas du côté de l’Education nationale.

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