11 novembre 2025 à Linas

Les enfants des écoles héros de la commémoration du 11 novembre 2025.

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Un grand merci aux enfants des écoles et à leurs enseignants qui étaient présents ce matin pour la cérémonie commémorative du 11 novembre.

Il est important de ne pas les oublier. Ils ont fait le sacrifice d’un pont afin d’ être présent pour cet événement.

Ils ont rendu un bel hommage à nos morts pour la France, tout comme les militaires du 121e régiment du train, l’Épide, les polices municipales, la RCSC, les anciens combattants, les élus et le public qui était présent.

La Grande Guerre fait partie du programme scolaire de nos jeunes en CM1 et CM2 (cycle 3). À Linas, ils ont rédigé des poèmes sur ce sujet, relatant le retour des “gueules cassées” dans leurs familles.

Linas reste marqué par l’histoire de la Grande Guerre. D’une part, parce que le camp militaire de Linas-Montlhéry accueille le 121e régiment du train, qui émane des sections automobiles des armées et notamment des « Taxis de la Marne ». À notre époque, le 121e régiment du train a un rôle capital dans la gestion logistique des opérations militaires françaises.

Ce matin, les enfants des écoles ont lu la liste des morts pour la France, dont les noms sont gravés sur le monument aux morts. Il est important de ne pas oublier le sacrifice de ces anciens Linois, qui permet aux générations d’aujourd’hui de vivre en paix. Un travail de recherche a été réalisé il y a quelques années afin de rappeler l’histoire de chacun de nos morts pour la France. Vous pouvez le télécharger sur ce lien.

Dans ce document, on peut prendre connaissance d’histoires insolites et parfois inimaginables qu’ont vécues plusieurs de ces héros.

 1. Le boulanger disparu puis retrouvé parmi les ruines

Louis René ANDRÉ, ouvrier boulanger, fut mobilisé dès 1914. Après plusieurs affectations dans des unités administratives de l’armée, il rejoignit le 335e régiment d’infanterie. Porté disparu à Rouvrel (Somme) le 11 avril 1918, il ne fut déclaré « mort pour la France » que plusieurs mois plus tard, après qu’un camarade reconnut son corps sur le champ de bataille. Ironie du sort : avant la guerre, il fabriquait le pain pour nourrir les autres, et c’est dans une section de boulangers militaires qu’il avait commencé son service.

 2. L’instituteur réformé… pour cause d’intoxication

Gaston Gustave BEDEAU, instituteur à Linas, avait déjà servi volontairement en 1895. Pendant la guerre, il fut rappelé à 38 ans, mais rapidement réformé pour “auto-intoxication” — un diagnostic étrange pour l’époque, correspondant probablement à un épuisement nerveux et physique dû aux conditions du front. Malgré cela, il continua à enseigner à Linas tout en étant officiellement “sous les drapeaux”. Une vie suspendue entre la classe d’école et le devoir militaire.

 3. Le chasseur blessé quatre fois mais toujours volontaire

Félix Pierre BENOITON, couvreur à Linas, participa à presque toutes les grandes batailles de la guerre : Charleroi, Verdun, la Somme, l’Aisne…
Il fut blessé à quatre reprises (par balle, éclats d’obus, grenade), décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre, et resta au front malgré tout. Son courage fut tel qu’il prit à plusieurs reprises le commandement de sa section alors que ses supérieurs étaient tombés. Une ténacité exceptionnelle pour un simple sous-officier venu d’un petit village.

 4. Le jeune étudiant promu adjudant en dix mois

Olivier Élie AUGENDRE, âgé de seulement 19 ans, entra dans l’armée comme simple soldat. En moins d’un an, il fut promu caporal, sergent puis adjudant grâce à son intelligence et son courage. Tué à Thuisy (Marne) en 1917, il fut cité à l’ordre du régiment comme “ayant la plus haute conception du devoir”. Ce jeune Parisien, hébergé à Linas avant son départ, incarne la fougue et l’idéal patriotique d’une génération entière.

 5. Le mécanicien envoyé… à la poudrerie

Louis BARROIS, serrurier de Linas, fut mobilisé dans l’artillerie avant d’être muté vers la Poudrerie d’Angoulême et plus tard celle de Saint-Fons, près de Lyon. L’armée l’avait jugé plus utile à fabriquer les munitions qu’à les tirer ! Un destin insolite : celui d’un soldat de l’arrière, travaillant dans le danger invisible des explosifs.

 6. Le vétéran du Tonkin rappelé à 46 ans

Ferdinand BOURDON, garçon de café (et propriétaire de son établissement) né à Linas, avait déjà servi dans les campagnes coloniales du Tonkin dans les années 1890. Près de 25 ans plus tard, il fut rappelé en 1914, malgré son âge avancé, pour servir dans l’infanterie territoriale. L’homme qui avait connu les jungles d’Asie se retrouva dans les tranchées boueuses de la Champagne — une autre guerre, mais la même loyauté.