Je ne pensais pas figurer un jour en aussi bonne place dans « l’Humanité ». C’est chose faite aujourd’hui ! Le journal inspiré des théories politiques les plus “obsolètes” vient de sortir un article aussi pitoyable qu’impitoyable sur “mon activité de rénovation de logement” intitulé “Quand le maire joue au marchant de sommeil”.
En gros l’Huma me reproche de louer des logements insalubres, hors de prix, de vouloir faire vivre des gens dans des garages ou des poulaillers, de verser des subventions à une association qui m’est proche et toutes sortes d’horreurs, nauséabondes qui me feraient vomir si elle n’étaient pas aussi excessives, donc insignifiantes.
Je vais donner ici, point par point, la véritable information et vous constaterez qu’il y a un gouffre entre la réalité et ce texte pourtant écrit par un journaliste connu.
Je voudrais tout d’abord préciser que si j’évoque cela sur mon blog d’élu c’est parce que je suis mis en cause en tant que Maire, mais cette activité que je considère comme une sorte de hobby (la rénovation de vieilles bâtisses pour les proposer en locations ) n’a absolument rien à voir avec mon travail d’élu, ni avec ma collectivité et, depuis le début, je me garde bien de ne pas mêler Linas à cette passion. L’argent que j’engage dans cette activité est celui de ma famille et lorsqu’il y a des emprunts je les garantis sur mon nom propre.
Alors, voilà, l’article commence comme ça : « Certains font du golf, moi je bricole raconte le maire de Linas (Essonne), François Pelletant sur son blog. Mon plaisir c’est de récupérer une ruine ou un taudis et de le transformer en petit nid douillet, y explique celui qui se décrit comme un élu apolitique, hors système et qui déteste les petits arrangements et autres combines. Un chevalier blanc de la politique en somme. Avant les prochaines municipales, il devrait toutefois balayer devant sa porte. Et même débroussailler devant ses propriétés ».
Ca commence fort et après vous allez voir, ça se corse.
Je précise, parce que je suis pointilleux, que ce n’est pas moi “avec l’aide d’une SCI” qui ai acheté l’immeuble dont parle l’humanité mais bien la SCI en direct, dont je suis gérant sans rémunération.
« … il n’a qu’une seule obsession : faire de l’argent en divisant ces pavillons en un maximum de logements. Il y en a aujourd’hui autant qu’il y a de fenêtres ».
C’est archifaux. Tout d’abord nous avons acheté deux immeubles voisins dont l’un était insalubre et l’autre abandonné depuis 5 ans afin de les rénover et les remettre en location (tout ce que demandent et à quoi incitent les pouvoir publics). Le premier immeuble compte 343 m² de surface habitable au total. Le second, 229 m². Cela n’a donc rien à voir avec des pavillons individuels. Nous n’avons fait aucune modification ou extension, encore moins de transformations de garages en appartements. Notre travail a consisté, et c’était déjà colossal, en une rénovation / amélioration et mise aux normes de l’existant.
Le premier immeuble est constitué de 5 F2 de différentes surfaces allant de 35 m² à 48 m².
Le second immeuble est constitué de 5 appartements :
– 1 F3 de 53 m²,
– 3 F2 de 23, 29 et 35m²,
– 1 studio de 30m².
Vous pouvez constater que les surfaces sont tout à fait dans les normes et bien sûr il y a plusieurs fenêtres par appartement puisqu’il y a plusieurs pièces dans chacun d’entre eux. Six appartements sur les dix ont même des balcons ou terrasses et des grandes portes-fenêtres.
« Tout le monde ici paie au minimum 600 euros, raconte un locataire qui souhaite rester anonyme. Pour un studio de 25m² avec mezzanine, il faut même débourser 800 euros ».
Ce locataire (il est facile de l’identifier puisqu’il n’y en a qu’un avec mezzanine) paie 296,51 euros charges comprises par mois pour un F2 en duplex de 35 m².
A ce propos je précise que je signe des contrats de location sans exiger de “garants” qui se portent caution, ni de CDI, et j’accepte des taux d’effort de 2 alors que les autres propriétaires demandent 3. Je n’augmente jamais les loyers. Les locataires qui restent plusieurs années paient le même montant à la fin qu’au début.
Mais si « l’Huma » veut que nous nous alignions sur les règles des autres propriétaires, c’est possible ! De même, si « l’Huma » trouve scandaleux que nous louions ces appartements à des personnes « en situation de précarité qui peinaient à trouver un toit », nous pouvons tout à fait faire comme tout un chacun et ne choisir que des locataires triés, « bien sous tous rapports », mais ce n’est pas ma façon de voir les choses.
De même, je précise que nous ne percevons que 30 euros de charges par location (cela est inchangé depuis 4 ans) ; les locataires ayant accepté de s’entendre entre eux pour entretenir les parties communes de la résidence. Si « l’Huma » trouve que je devrais “débroussailler devant ces propriétés“, je l’invite à le dire aux personnes concernées. Il nous serait très facile de faire réaliser cet entretien par une société spécialisée mais comme chacun le sait, cela relève des charges locatives et donc devrait être répercuté financièrement sur les locataires.
Avec des propositions comme celles-là, je ne suis pas certain que l’Humanité va marquer des points auprès des habitants de la résidence.
« De quoi aisément tirer selon nos calculs 6 000 euros de revenus locatifs par mois pour l’heureux propriétaire ».
Ce mois ci nous avons perçu en loyer 1 450 euros pour l’immeuble N° 1 et 2 210 euros pour l’immeuble N° 2 soit 3 660 euros de loyers en recette. Cela ne suffit pas pour rembourser les emprunts (4 494,08 € + 3 969,23 €). Nous devons donc abonder de 4 700 euros sur nos propres deniers.
Et puis l’Humanité continue en indiquant que les espaces extérieurs de la résidence sont mal entretenus.
Le jardin évoqué par l’Humanité est en réalité constitué de terrains à bâtir dont la vente doit permettre de financer l’aménagement extérieur des immeubles. Seulement, le hic, c’est que la Mairie de Corbeil-Essonnes s’acharne à refuser les permis aux familles qui veulent acheter et construire sur ces terrains. Résultat : plusieurs familles, souvent modestes, ont vu leur projet de construction anéanti et le site reste en attente d’aménagements. De notre côté, les devis sont prêts et les entreprises choisies depuis 4 ans, donc nous attendons ! Les vraies victimes de ce zèle de la mairie ce sont ces pauvres gens qui pensaient pouvoir réaliser leurs projets de constructions. En ce qui nous concerne, dès que les terrains seront vendus, nous financerons l’aménagement extérieur des immeubles. Les locataires le savent tous et attendent avec impatience que la Mairie de Corbeil-Essonnes arrête d’entraver les projets.
« les pièces des logements sont mal isolées ».
L’immeuble a été isolé en 2010 par l’extérieur. Il faut donc être vraiment de mauvaise foi (ou très incompétent) pour ne pas le voir, même lorsque l’on est journaliste à l’Humanité. C’est la société Jisol qui a fait les travaux pour un montant de 26 000 euros (regardez les photos ci-jointes). Ils ont consisté en la pose d’un isolant de 12 cm (RT=3.15 m2°K/W…) sur les murs. Les combles, eux, sont isolés avec 20 cm de laine de verre (deux couches croisées pour un RT= 2.8 (m².K)/w). Toutes les fenêtres sont à double vitrage (1.8 w/(m².k)). Si vous connaissez un peu les normes en matière d’isolation, vous constaterez que ces performances correspondent à la RT 2013 du Grenelle de l’Environnement.
“Les réparations ne sont pas effectuées”
Les locataires qui demandent une maintenance l’obtiennent quasi immédiatement. Cet hiver nous avons réparé un chauffe eau (le plombier est venu aux frais de la SCI Propriétaire dès le lendemain) ainsi qu’ une VMC, seule une intervention n’a pu se faire car la locataire était absente au rendez- vous. Je demande donc à l’Humanité de me prouver ce qu’ils avancent.
« un couple et ses deux enfants dorment à quelques centimètres d’un mur couvert de moisissures ».
C’est impossible, nous refusons d’attribuer un F2 ou un studio à des familles de plus de deux adultes ou un adulte et un enfant de moins de 6 ans. Cela est indiqué dans le bail.
« Certaines subventions auraient même été refusées en raison de la taille trop petite des logements ou de leur éclairage insuffisant ».
Encore une ânerie ! Le journaliste d’investigation de l’Humanité aurait dû lui-même mesurer les appartements (surfaces déjà indiquées plus haut) et les dimensions des fenêtres qui sont toutes largement au-dessus de la norme (1/10e de la surface des pièces qu’elles éclairent).
«Le parquet d’Evry a ouvert une enquête après les multiples plaintes déposées par la municipalité de Corbeil-Essonnes ».
Si ce sont des plaintes de la Ville de Corbeil-Essonnes, alors c’est du sérieux ! Parce que chacun sait que la municipalité de Corbeil-Essonnes est tout à fait crédible pour jouer les justiciers intègres ! Au moins, on pourra se réjouir d’une chose, c’est que la municipalité de Corbeil-Essonnes peut compter sur “l’Humanité” pour faire la publicité de ses attaques judiciaires. Voilà qui va satisfaire les communistes de l’opposition municipale qui s’épuisent depuis des années à dénoncer les agissements de leur principal adversaire.
« L’avocat de la ville dénonce un versement indu de subventions au bénéfice de personnes morales proches de François Pelletant ».
Eh bien, voilà une belle diffamation et un sérieux manque de réserve.
« En l’occurrence, l’association AHB, à l’origine de demandes censées aider à la rénovation des pavillons ».
Depuis sa création en 2008, l’association AHB n’a absolument jamais demandé et encore moins obtenu de subventions pour les rénovations. AHB n’a absolument rien touché, ni de la Mairie de Linas, ni d’aucune autre collectivité. Les comptes de l’association AHB sont supervisés par un expert comptable (cela n’est pourtant pas obligatoire). Ils sont déposés auprès des services fiscaux tous les ans. Raconter de telles absurdités, c’est prendre les gens pour des communistes.
« Or AHB est domiciliée à la Mairie de Linas, et son président n’est autre qu’un conseiller municipal ».
C’est peut-être le seul élément vrai de cet article. Nous avons créé AHB avec trois amis du conseil municipal de ma commune, eux-mêmes professionnels du bâtiment, afin de rénover des logements en employant des personnes en difficulté. En 5 ans, AHB a employé une vingtaine de personnes : seniors en fin de carrière, anciens buveurs en réinsertion, jeunes de ZUS ou issus des EPIDE, ou tout simplement sans qualification. Au point qu’aujourd’hui, AHB est régulièrement contactée par des missions locales, EPIDE ou services sociaux en Ile-de-France afin de prendre des personnes en insertion professionnelle.
Si l’association AHB touche quelquefois des aides, c’est uniquement dans le cadre des embauches de personnes “difficiles”, mais AHB ne bénéficie d’aucun traitement de faveur, ce sont les mêmes conditions d’octroi que ce qui est pratiqué pour toutes les associations de France.
Bien sûr, l’association AHB ne travaille pas sur le territoire de Linas et nous sommes très vigilants s’il devait y avoir un quelconque lien entre cette activité associative et la commune. Bref, avec un journaliste comme ça, capable de vous décrire l’Abbé Pierre en braqueur de banque, on se croirait revenus à l’époque de la Pravda et de Staline.
« La transformation des garages en logements aurait, elle, été réalisée sans autorisation ».
C’est absolument faux, il n’y a aucun garage de transformé : d’où sort cette nouvelle ineptie ? Le garage existant est toujours en place, il peut accueillir deux voitures.
« une annexe, présentée comme un poulailler, a une surface au sol et une hauteur suffisante pour y loger des humains ».
L’ancien poulailler (il s’agit bien d’un local qui servait autrefois d’élevage des oies) est en cours de rénovation de sa toiture, il doit être transformé en atelier d’artiste. Une déclaration d’urbanisme a été déposée et obtenue en 2009 pour cela. Aucun arrêt de chantier n’est à déplorer, il suffit que le beau temps revienne pour la reprise des travaux, c’est tout.
« Contacté à plusieurs reprises, François Pelletant n’a pas souhaité répondre à nos questions ».
Le journaliste a laissé un message à la Mairie de Linas le 11 juin 2013, s’il avait patienté, je l’aurais rappelé, mais aborder de but en blanc un sujet qui date de 5 ans ne me paraissait pas présenter un caractère d’urgence tel qu’il faille réagir dans les 48 heures. D’ailleurs, avec ou sans mon intervention, cet article partial était déjà prêt !
Voilà donc les petites vérités et gros mensonges de cet article de « l’Huma ». Maintenant, il me reste 3 mois pour décider si je poursuis le journaliste et son “canard” en diffamation, idem pour la commune de Corbeil-Essonnes et son avocat. Mais entre nous, cet article est quand même très fallacieux ; j’en suis fort surpris venant de la presse écrite dite d’opinion.
Je joins quelques photos pour compléter le sujet où vous verrez les travaux effectués sur ces immeubles et le résultat des rénovations. Bien sûr j’ai tous les justificatifs de ce que j’écris je peux donc les fournir à la demande à condition qu’ils ne concernent pas la situation personnelle des locataires.
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